exposition en cours
GAO XINGJIAN - Encres et MIKIO WATANABE - Gravures
du 28 mars au 10 mai 2025
Gao Xingjian
Écrivain, récompensé par le Prix Nobel de littérature en 2000, dramaturge, metteur en scène et réalisateur, Gao Xingjian est aussi un immense peintre dont la galerie accueille les œuvres pour la 4ème fois.
Aujourd’hui, c’est un ensemble significatif d’encres de chine sur papier que cet artiste d’exception offre à découvrir, paysages qui nous font voyager dans l’espace et dans le temps « vers les profondeurs de l’âme » comme il se plait à le dire. Entre figuration et abstraction, s’y retrouvent des éléments de la tradition chinoise et de son approche toute personnelle de la peinture moderne. S’y croisent des silhouettes, des ombres... dans des clair-obscur éblouissants, dans des paysages «vaporeux, oniriques, jouant de toutes les tonalités de l’encre de Chine, noire sur fond blanc et riche de toutes les subtilités du gris » (Chantal Colleu-Dumond, ancienne directrice du Domaine de Château sur-Loire)
Il y a quelques années, Gao Xingjian nous avait confié le manuscrit « Deuil de la beauté », un long et beau poème et une réflexion sur notre temps et sur un monde où le sens du beau et de l’art a disparu. C’est une même poésie que l’on retrouve dans les encres récentes de l’artiste. Des encres réalisées avec de multiples pinceaux, les uns très fins, d’autres épais, d’autres très durs et très pointus, sur un papier artisanal traditionnel, papier de riz, de blé ou de coton provenant essentiellement du Japon, de Corée ou de Taiwan.
Biographie
Né en 1940 à Ganzhou dans l’Est de la Chine, installé en France et citoyen français depuis 1998, Gao Xingjian est un tout jeune professeur qui enseigne à l’Université de Pékin lorsqu’éclate la révolution culturelle en 1966.
Il est alors condamné à 6 ans de camp de rééducation.
Gao Xingjian, en effet, se montre critique vis à vis de l’évolution politique de la Chine.
Sa position ne changera pas. Sa liberté de pensée, ses théories et son avant-gardisme vont à l’encontre de la ligne du régime et ses ouvrages seront censurés.
Il devra fuir son pays après les événements de Tainanmen.
Il voyagera, se nourrira des chefs d’oeuvre de l’art occidental, quittera l’huile pour l’encre, l’enrichira, la sublimera.
Son oeuvre aujourd’hui rayonne dans le monde entier.
Gao Xingjian
Mikio Watanabe
Artiste inspiré par la nature, le Japonais Mikio Watanabe est un nouvel arrivé dans la galerie où il présente un bel ensemble de gravures en taille douce.
Ayant forgé son art auprès du grand Stanley William Hayter, il a su au fil des ans parfaire cette technique si exigeante de la manière noire qui lui offre aujourd’hui des noirs profonds et veloutés et de subtils jeux de lumière.
Né au Japon, à Yokohama, installé en France après des études artistiques à Tokyo, l’artiste travaille entre Bretagne et Paris. Il a très tôt puisé dans la campagne bretonne les sujets de ses travaux sur le paysage et cette flore dont il fixe, entre noir et blanc, dans la demi-teinte, formes et structures, instants éphémères que la nature lui permet de capter.
Penché sur le papier, un washi ancien de type Gampi, « armé » de petits berceaux, grattoirs et brunissoirs forgés à sa main, l’artiste séduit par son degré de virtuosité et sa créativité, la légèreté et la fluidité, entre ombre et lumière, d’un travail tout d’équilibre, de sérénité et d’harmonie.
Mikio Watanabe